Ce texte Ă Ă©tĂ© Ă©crit par un membre de la formation TAMAGO. Elhanna est hypnothĂ©rapeute et possĂšde des connaissances en matiĂšre de mĂ©moire et d’apprentissage. Merci Ă lui d’avoir partagĂ© avec nous son expertise, et bonne lecture Ă tous !
Note de l’auteur : Le document a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© pour ĂȘtre lu en une seul fois. Il est donc important de choisir un moment oĂč l’on peut prendre le temps de faire ainsi.
L’apprentissage, la mĂ©moire, les mĂ©caniques conscientes et inconscientes :
AprĂšs avoir lu plusieurs personnes parler de leurs difficultĂ©s Ă apprendre, j’ai eu envie d’Ă©crire ce petit article en espĂ©rant qu’il vous sera agrĂ©able, instructif et pas trop barbant. Je tĂącherai de l’Ă©crire de sorte qu’il soit accessible au plus de personnes possibles, disons Ă partir de 14 ans.
Jouons Ă un jeu :
Retenez bien ces 10 mots dans le bon ordre en les lisant au maximum 3 fois puis continuez Ă lire la suite sans jamais y revenir: Ăponge, Cape, BiĂšre, Jeter, ĂpĂ©e, Courir, Pierre, Poids, Aiguille, Nuage.
Ce qui suivra est le rĂ©sultat de mes lectures, recherches et expĂ©riences personnelles sur la mĂ©moire et l’apprentissage. Travaillant dans le domaine de l’Ă©nergĂ©tique et de l’hypnose, je ne suis apte qu’Ă vous parler de mĂ©canismes, mais aucunement de toute la science qu’il y a derriĂšre, cela dĂ©passe mon domaine de compĂ©tence. Si je vous parle de cela c’est pour vous inviter au discernement, ma vĂ©ritĂ© ne sera peut ĂȘtre pas la vĂŽtre. Prenez ce qui vous parle, rĂ©flĂ©chissez sur ce qui vous interpelle, laissez le reste pour y revenir plus tard ou pas. ExpĂ©rimentez et crĂ©ez votre façon de faire, celle qui fonctionne pour vous. Le but ici est simplement de vous offrir des perspectives pour mieux vous connaĂźtre et surtout des outils pour faciliter votre apprentissage du Japonais.
Nous commencerons par voir ce qu’en hypnose et PNL (Programmation Neuro Linguistique) nous appelons le VAKOG, puis nous verrons les saboteurs classiques de l’apprentissage. Nous poursuivrons dans un second temps avec des facilitateurs de mĂ©moire et des exemples concrets de leur application dans l’apprentissage du Japonais, et Ă©ventuellement dans la vie de tout les jours.
Comme le dit le proverbe : « Connais-toi toi-mĂȘme. ».
Si l’on doit parler de la mĂ©moire il est important de vous parler des canaux sensoriels, comme nous l’appelons dans le jargon, le VAKOG :
- Visuel
- Auditif
- Kinesthésique
- Olfactif
- Gustatif
Ce document Ă©tant Ă©laborĂ© pour l’apprentissage du Japonais, nous regrouperons Olfactif et Gustatif dans le KinesthĂ©sique. En effet, il y a trĂšs trĂšs peu de chances que renifler vos feuilles de cours, ou les manger vous permettent d’assimiler l’information contenue dedans. En revanche, si vous y arrivez, contactez moi, et enseignez moi, cela m’intĂ©resse pour mes recherches !
Nous avons tous ces canaux activĂ©s en permanence, mais nous en privilĂ©gions certains. Il n’y a pas de bon ou de meilleur canal, simplement des tendances naturelles dues Ă nos prĂ©dispositions et expĂ©riences de vie.
Cherchons ensemble vos canaux de prĂ©dilections. Prenez un instant et posez vous cette question : « Est-il plus facile pour moi de retenir une information si je la vois, si je l’entends ou si je la note ? »
Il est fort probable que pour s’approcher d’une rĂ©ponse la plus exacte possible vous concernant il faudra combiner 2 canaux. Ce petit exercice avait simplement pour but de vous mettre sur la piste de vos facilitĂ©s naturelles. Nous sommes tous capables de mĂ©moriser, il suffit de comprendre comment nous fonctionnons. Comme le disait Einstein (dit-on) : «Toutle monde est un gĂ©nie. Mais si vousjugez un poissonsur ses capacitĂ©s Ă grimperĂ un arbre, il passera savie Ă croire qu’il est stupide.»
Une personne Visuelle aura des facilitĂ© Ă retenir ce qu’elle voit : les scĂšnes d’un film, d’un animĂ©, visualiser des choses sera une tĂąche aisĂ©e. Elle utilisera des mots comme « je vois », « c’est clair », etc… Elle utilisera un langage en rapport avec la vue.
Une personne Auditive aura des facilitĂ©s Ă retenir ce qu’elle entend : une conversation, une musique, « la mĂ©lodie » dans une phrase, les intonations. Capter le langage oral lui sera aisĂ©. Elle utilisera des mots comme « ça sonne bien », « j’entends ce que tu dis », « dissonant », etc… Elle utilisera un champ lexical en rapport avec l’ouĂŻe. Parler dans sa tĂȘte ou Ă haute voix pourra ĂȘtre un facilitateur de mĂ©morisation.
Une personne KinesthĂ©sique aura tendance Ă mieux retenir en associant le corps : l’odeur de la confiture de la grand mĂšre, le goĂ»t de la galette des rois, en prenant des notes et en recopiant les leçons. L’Ă©criture sera plus aisĂ©e.
Les Ă©motions sont Ă©galement du domaine du KinesthĂ©sique. Elle utilisera des mots comme « je le sens bien », « ça fait froid dans le dos », « du coup », etc… Son langage tendra vers un champ lexical en rapport avec le toucher, et/ou le goĂ»t et/ou l’odorat.
Encore une fois, nous fonctionnons tous sur ces trois canaux simultanĂ©ment, et nous verrons plus tard l’importance de leur association dans l’apprentissage. Prenez un temps, entrez Ă l’intĂ©rieur de vous et interrogez vous sur vos canaux une nouvelle fois. Aucune pression, quelque soit ce qui ressort de cette interrogation personnelle, c’est un pas de plus vers une meilleure connaissance de vous. FĂ©licitations pour cela.
Un des but principaux de cette partie Ă©tait de vous faire prendre conscience que nous sommes tous diffĂ©rents dans nos fonctionnements respectifs, ainsi, la façon d’apprendre l’est Ă©galement. J’aime Ă penser que c’est un peu comme les chaussures : il en existe moult modĂšles, de taille, de couleur, de marque, de formes diffĂ©rentes, nĂ©anmoins, mĂȘme si nous pouvons potentiellement tous marcher avec toutes, nous ne nous sentons pas Ă notre aise dans toutes. Ăgalement, nous en prĂ©fĂ©rons certaines pour telle ou telle activitĂ© spĂ©cifique. Imaginez courir un marathon en talon aiguille ou vous rendre en soirĂ©e en chaussons! Tout cela pour vous dire qu’en terme d’apprentissage, Ă chacun ses goĂ»ts, tant que ça marche pour vous, c’est tout ce qui compte.
Ce qui nous amĂšne Ă un des saboteurs principaux de l’apprentissage :
LA COMPARAISON AUX AUTRES : Naturellement, de maniĂšre consciente et inconsciente nous nous comparons aux autres. Cette comparaison est un processus naturel mais peut s’avĂ©rer ĂȘtre la pire des MalĂ©dictions ou bien une magnifique BĂ©nĂ©diction lors de l’apprentissage. Attardons nous un moment sur ces deux aspects :
Imaginons que je dĂ©bute cette chouette formation de Japonais aujourd’hui. DĂ©butant complet me voilĂ Ă prĂ©sent sur le discord. Et lĂ quelle surprise, tout le monde Ă©crit dĂ©jĂ des choses en hiraganas, certains utilisent mĂȘme des kanjis. Il y en a mĂȘme qui savent corriger les erreurs des autres ! J’entame l’apprentissage des Hiraganas et lĂ , je me demande comment diable je vais faire pour retenir tous ces dessins ! Comment ça se fait que tout le monde y arrive alors que moi je galĂšre ?! Quelques jours plus tard, je sais plus ou moins les Hiraganas et je dĂ©couvre qu’il faut maintenant apprendre le son lorsqu’on utilise ce truc :  » , et les sons spĂ©ciaux… quelques jours plus tard, je dĂ©couvre qu’il faut tout rĂ©apprendre avec les katakanas ! Tandis que je ne comprends toujours pas la diffĂ©rence entre ăœet ăł, je vois les autres qui commencent Ă discuter ensemble en kanas et kanjis sur le chan gĂ©nĂ©ral. Je ne dois pas ĂȘtre douĂ©, moi j’ai beau rĂ©viser encore et encore ça a vraiment du mal Ă rentrer…
Je vous laisse prendre un moment et supposer la suite de cette spirale infernale dans laquelle se trouve les personnes dans ce schĂ©ma de pensĂ©es. On pourrait imaginer que la personne s’isole du discord par baisse de confiance en elle, ou mĂȘme abandonne son apprentissage, etc… MĂȘme si ce qui vient d’ĂȘtre exposĂ© ici n’est qu’une possibilitĂ© parmi tant d’autre, j’espĂšre qu’elle vous aura ouvert les yeux sur l’engrenage dans lequel on peut se placer petit Ă petit lorsqu’on se compare aux autres.
La beautĂ© dans cela, c’est que peu importe la spirale dans laquelle nous nous trouvons, il est possible de s’en sortir. Le groupe est une force incroyable et chanceux nous sommes car ici la bienveillance est la norme.
Il suffit trĂšs souvent de changer le regard que l’on pose sur les choses pour voir le monde apparaĂźtre sous un jour complĂštement nouveau :
Nous avons tous un passĂ© et des bagages. Nous avons tous un potentiel Ă©gal dans l’apprentissage d’une langue, nĂ©anmoins nous avons tous des prĂ©dispositions diffĂ©rentes. Cela signifie que mĂȘme si nous sommes capables d’atteindre exactement le mĂȘme point, le temps et le chemin seront diffĂ©rents pour chacun de nous. L’autre peut ĂȘtre un moteur d’espoir pour nous rappeler la destination, pour nous permettre de nous satisfaire des caps que nous passons. Par exemple, la premiĂšre fois que j’ai su dire bonjour et demander comment les gens allaient en Hiragana sur le chan gĂ©nĂ©ral du discord a Ă©tĂ© une rĂ©elle source de satisfaction personnelle, une motivation Ă en apprendre plus. Puis sont venues les premiĂšres phrases basiques partagĂ©es avec les autres. Puis un jour on apprend que «ăăȘă» est rĂ©servĂ© aux couples et ça fait rire. On peut observer l’autre, se comparer Ă lui et s’en servir comme moteur pour avancer encore plus.
Afin de ne jamais entrer dans la spirale de dĂ©valorisation envers soi mĂȘme lorsque vous vous comparez aux autres sur leur niveau de Japonais, souvenez vous toujours de ces choses simples :
- Vous ignorez depuis quand ces personnes apprennent le Japonais
- Vous ignorez leurs prédispositions à apprendre les langues
- Vous ignorez le temps et les moyens qu’ils ont mis en Ćuvre pour atteindre ce niveau
- Souvenez vous qu’un jour, ils ont Ă©tĂ© Ă votre place, et que si vous avancez tranquillement sur votre chemin, vous serez un jour Ă la leur
Sur le chemin de l’apprentissage, notre pire ennemi c’est NOUS-MĂME ! Les autres sont une chance, un moteur, une bĂ©nĂ©diction pour notre parcours.
Vous avez dĂ©cidĂ© de cheminer pour apprendre le Japonais peut ĂȘtre par envie, par plaisir, par passion, mais probablement pas par contrainte. Soyez doux avec vous mĂȘme car la pression est un flĂ©au pour la mĂ©moire. La pression gĂ©nĂšre du stress, et demande une grande quantitĂ© d’Ă©nergie Ă votre corps afin de mettre en place toutes les rĂ©actions dues Ă la pression et tout ce qu’elle engendre. Ainsi, il sera plus difficile d’assimiler ce que vous tentez de mĂ©moriser car lâĂ©nergie allouĂ©e Ă cette tĂąche sera bien moins importante que si vous pratiquez dĂ©tendu et sans pression : « Aujourd’hui j’apprends 5 kanas et puis si je n’en retiens que 2 et bien c’est super, il ne m’en reste que trois Ă assimiler demain.». Et comme on dit en festival : « La pression on ne la subit pas, on la boit ».
Il est important pour beaucoup de personnes de se fixer des objectifs. C’est une pratique qui porte indĂ©niablement ses fruits si les objectifs sont correctement formulĂ©s. Mais attention, il est primordial d’apprendre Ă se satisfaire des caps intermĂ©diaires. Votre inconscient ne fait absolument aucune diffĂ©rence entre les objectifs. Que je souhaite faire la vaisselle aujourd’hui et qu’effectivement je la fasse, ou que j’ai pour objectif de gravir une montagne et que je rĂ©alise cet objectif, voilĂ ce que votre inconscient comprend (de maniĂšre simplifiĂ©e) :
- J’Ă©labore un objectif (je crĂ©e des attentes en moi)
- Je mets en Ćuvre les moyens pour rĂ©aliser mon objectif (je crĂ©e encore des attentes)
- Je réalise mon objectif (satisfaction)
- Je suis quelqu’un qui atteint ses objectifs (satisfaction + crĂ©ation d’une croyance)
Prenons deux exemples d’objectifs trĂšs proches mais pourtant bien diffĂ©rents :
« J’apprends 5 Hiragana par jours » :
- J’apprends mes Hiraganas (je crĂ©e des attentes en moi)
- Je les rĂ©vise plusieurs fois dans la journĂ©e (je mets en Ćuvre)
- Avant d’aller me coucher j’ai l’impression de les savoir (satisfaction)
- Le lendemain je me rends compte que je n’en ai retenu que trois sur cinq (frustration)
L’inconscient comprend qu’il n’a pas rĂ©alisĂ© son objectif. Si je multiplie ce scĂ©nario, l’inconscient pourra peut ĂȘtre un jour croire qu’il est incapable de rĂ©aliser ce genre d’objectif d’apprentissage. Cela peut rendre trĂšs difficile la mĂ©morisation. Si je pense profondĂ©ment que je ne suis pas capable, il y a de forte chance que je crĂ©e cette rĂ©alitĂ©.
« J’apprends parfaitement 5 Hiragana » :
- J’apprends mes Hiraganas (je crĂ©e des attentes en moi)
- Je les rĂ©vise plusieurs fois dans la journĂ©e (je mets en Ćuvre)
- Avant d’aller me coucher j’ai l’impression de les savoir (satisfaction)
- Le lendemain je me rends compte que je n’en ai retenu que trois sur cinq (Satisfaction, j’ai rĂ©alisĂ© plus de la moitiĂ© de mon objectif)
L’inconscient comprend qu’il est sur la bonne voie pour rĂ©aliser son objectif et que ce n’est qu’une question de temps avant que ses attentes soient satisfaites. Il entre dans un cercle vertueux oĂč il comprend qu’il est capable et peut dĂ©velopper la confiance en soi.
Ces exemples ont pour but de vous sensibiliser sur vos mĂ©canismes inconscients, la crĂ©ation automatique d’attentes lorsqu’on se fixe un objectif, ainsi que certaines consĂ©quences rĂ©sultant de la satisfaction ou non de celles-ci. Encore une fois, soyez doux avec vous mĂȘme. Vous vous ĂȘtes embarquĂ©s dans une aventure qui ressemble d’avantage Ă un marathon qu’Ă un 100 mĂštres.
Prenez le temps de fixer votre objectif final, d’ailleurs la vidĂ©o sur la motivation de Kenta est superbement faite pour vous aider Ă le faire, apprĂ©ciez chaque petite victoire, satisfaites vous de chaque cap, votre inconscient vous le rendra au centuple. Plus on se sent capable, plus on le devient, jusqu’Ă un jour l’ĂȘtre complĂštement et plus encore.
A prĂ©sent : Ătes vous capable de rĂ©citer dans le bon ordre les 10 mots que je vous avais demandĂ© de bien retenir en ne les lisant que 3 fois et sans jamais y revenir au tout dĂ©but de cet exposĂ©? Allez y, essayez.
- Si vous en avez Ă©tĂ© capable en ne les ayant lu que 3 fois et qu’effectivement vous n’y ĂȘtes jamais revenu : FĂ©licitations, vous avez de bonnes capacitĂ©s de mĂ©morisation bruts, les dĂ©velopper va ĂȘtre du gĂąteau pour vous.
- Si vous avez su retrouver des parties ou quelques mots : Félicitations la suite va trÚs probablement vous intéresser.
- Si vous n’avez su retrouver aucun mot : FĂ©licitations, tout est sur le point de changer.
Avant de continuer sur les facilitateurs de mĂ©morisation, je tiens Ă Ă©claircir un point trĂšs important : Hors cas trĂšs exceptionnel pathologique et/ou mĂ©dicamenteux, VOUS AVEZ UNE EXCELLENTE MEMOIRE ET ETES CAPABLE DE MEMORISER ! Vous ĂȘtes sur le point de vous le prouver.
Souvenez vous, il suffit trĂšs souvent de changer le regard que l’on pose sur les choses pour voir le monde apparaĂźtre sous un jour complĂštement nouveau.
Il y a quelques annĂ©es je m’Ă©tais mis en tĂȘte d’apprendre les Kanji pour une expĂ©rience avec l’hypnose. J’ai imprimĂ© les listes et me suis rendu compte en les voyant posĂ©es devant moi de la peur que cela engendrait en moi face Ă cette montagne d’informations. Chaque kanji a en effet plusieurs lectures, plus une forme et un tracĂ©. En me renseignant un peu j’ai compris que le tracĂ© des Kanjis Ă©tait assez aisĂ© lorsqu’on a compris la logique des traits. Il restait donc la forme, la signification et les prononciations. Est-ce que j’en Ă©tais au moins capable ? J’ai donc creusĂ© cette question et ça m’a sautĂ© aux yeux : bien sĂ»r que j’en Ă©tais capable. La raison Ă©tait toute simple : si j’avais Ă©tĂ© capable de retenir la forme, le nom, les attaques, le niveau d’Ă©volution et le type de centaines de PokĂ©mon alors j’Ă©tais capable de retenir des centaines de Kanjis.
Pour mémoriser un Kanji, il faut associer : une forme, une signification en Français, des prononciations, soit environ 4 informations.
Pour mĂ©moriser un PokĂ©mon, il faut associer : une forme, un nom, un type, des attaques possibles, ses possibilitĂ©s d’Ă©volution, le meilleur passif sur lui, soit environ 6 informations.
En une seconde, une tĂąche qui paraissait presque insurmontable est devenue plus que possible ! A prĂ©sent c’est Ă vous de vous rendre compte que non seulement vous ĂȘtes capable d’assimiler beaucoup d’informations, mais qu’en plus vous l’avez dĂ©jĂ fait. Fermez les yeux un moment, respirez calmement. Cherchez un domaine oĂč vous avez accumulĂ© une montagne d’informations. Peut-ĂȘtre est-ce le scĂ©nario des innombrables animĂ©s, films, sĂ©ries, mangas, livres que vous avez dĂ©vorĂ©. Peut ĂȘtre vos vastes connaissances musicales, ou sur quelques groupes en particulier. Peut ĂȘtre le nombre incroyable de choses que vous savez sur vos proches. Peut ĂȘtre est-ce sur le sport, un sport, l’art, les animaux, les plantes, les tweets, les blagues, les VDM, les marques ou encore le nombre impressionnant de prĂ©noms associĂ©s Ă toutes les personnes que vous connaissez, etc… Quoi que ce soit, il est certain que c’est lĂ en vous quelque part, et maintenant, prenez en conscience. Prenez conscience de cette/ces prouesses de mĂ©morisation dont vous ĂȘtes capable. Car aucun doute que VOUS ĂTES CAPABLE. Souriez, vous ĂȘtes un gĂ©nie.
Maintenant que vous ĂȘtes conscient que vous savez faire, que vous l’avez dĂ©jĂ fait, nul doute que vous saurez le refaire Ă prĂ©sent. Il est temps de nous intĂ©resser aux mĂ©canismes qui permettrons de rĂ©itĂ©rer cette prouesse avec le Japonais.
L’inconscient dirige la mĂ©moire. Quand vous avez compris ça alors il ne vous reste plus qu’Ă comprendre comment il fait cela. DĂ©jĂ il faut que vous sachiez que l’inconscient retient TOUT. Il amasse en permanence de l’information sur ABSOLUMENT TOUT ce qu’il traite comme information. Il se souvient des moindres choses que vous avez vĂ©cues, de votre premier souffle, Ă ce que vous avez mangĂ© le 17 aoĂ»t 2016 au dĂźner, en passant par le visage et les vĂȘtements de cette personne que vous avez croisĂ©e le 8 mars 2013 et que vous n’avez mĂȘme pas remarquĂ©e dans cette rue bondĂ©e. Votre inconscient accumule des informations en permanence, les traite, les classe et les stocke. C’est pour cela d’ailleurs que nous n’inventons rien lors de nos rĂȘves, pas mĂȘme les inconnus que nous y croisons. C’est juste un assemblage de souvenirs accumulĂ©s par l’inconscient pour crĂ©er les scĂšnes de nos rĂȘves.
L’inconscient capte l’information, la traite, la classe et la stocke. Cela ne veut pas pour autant dire que le conscient y a accĂšs. Les seules personnes Ă ma connaissance capables de cela sont les HypermnĂ©siques, et croyez moi, ils ont la vie dure. Alors comment se fait-il que certaines informations sont accessibles consciemment alors que d’autres non ? Je ne connais hĂ©las pas tous les tenants et les aboutissants de ce phĂ©nomĂšne, nĂ©anmoins abordons en quelques uns ensemble qui vous seront utiles pour l’apprentissage du Japonais :
- Tout d’abord, l’impact Ă©motionnel : les choses qui nous sont apparues fortes Ă©motionnellement, que ce soit la joie, la peine, la douleur, l’exaltation, sont naturellement plus accessibles car beaucoup plus marquantes.
- Ce qui nous plaĂźt et nous apporte du plaisir : nous accumulons des informations de maniĂšre consciente lorsque qu’une chose nous plaĂźt et nous satisfait. Par exemple, nous retenons le nom des personnages de dizaines de films, de sĂ©ries, livres et animĂ©s.
- Les choses dans lesquelles nous trouvons un intĂ©rĂȘt : reprenons l’exercice des dix mots. Si retenir ces mots avaient Ă©tĂ© la condition pour avoir accĂšs Ă ce document, il y a de forte chances pour que vous ayez mieux retenu. Si ça avait Ă©tĂ© la condition pour avoir accĂšs au prochain module de la formation de Japonais, il y a encore plus de chance que vous les ayez retenus.
A ce sujet, parlons des Kanas. Pour beaucoup ils sont difficiles Ă apprendre. Ils sont hĂ©las un passage obligĂ©. Si vous construisez une maison avec des bases fragiles, alors Ă un moment, tout s’Ă©croulera et la frustration qui en ressort sera bien plus nĂ©faste que celle d’avoir dĂ» prendre le temps de poser des fondations solides pour construire une maison inĂ©branlable. Dois-je vous rappeler qu’au Japon les sĂ©ismes sont frĂ©quents. Quelque soit votre objectif dans le Japonais, il devient intĂ©ressant de voir les Kanas comme un outil indispensable pour arriver Ă concrĂ©tiser ce souhait que vous avez. De la mĂȘme façon qu’obtenir le code de la route est un passage obligĂ© vers l’indĂ©pendance offerte par le permis de conduire. Faites des Kanas un raccourci vers votre objectif plutĂŽt qu’un obstacle. Souvenez vous, si vous trouvez un intĂ©rĂȘt dans quelque chose, votre mĂ©moire sera capable de faire des miracles. Si les techniques de mĂ©morisation fournissent d’excellents rĂ©sultats, c’est parce qu’en amont la motivation et l’intĂ©rĂȘt sont prĂ©sents. Si vous Ă©prouvez encore des difficultĂ©s, interrogez vous sur votre intĂ©rĂȘt Ă apprendre telle chose, et lorsque vous aurez trouvĂ©, votre motivation s’en verra renforcĂ©e.
- Le besoin de cohĂ©rence : l’inconscient et le conscient ont ce que nous appelons « un besoin de cohĂ©rence », c’est Ă dire que les informations et connaissances ont besoin de rĂ©pondre Ă une certaine logique, qu’elle soit consciente ou inconsciente. Il est extrĂȘmement difficile pour le cerveau d’accumuler de l’information brut sans cohĂ©rence comme par exemple : Ăponge, Cape, BiĂšre, Jeter, ĂpĂ©e, Courir, Pierre, Poids, Aiguille, Nuage.
Comme vous pouvez le remarquer, certains mots Ă©taient en rouge, et d’autre en gras. Avez vous eu plus de facilitĂ© Ă les retenir ?
A prĂ©sent nous allons reprendre cette liste de 10 mots Ă retenir, et nous allons voir comment en appliquant simplement ce que vous venez de lire, notre capacitĂ© de mĂ©morisation change complĂštement. Je vous demande simplement de rĂ©ellement jouer le jeu et de prendre le temps d’imaginer ce que je vous dit le mieux possible.
Imaginez :
Bob l’EPONGE qui enfile sa CAPE de super hĂ©ro. Une fois qu’il a enfilĂ© sa cape de super hĂ©ro, pour se donner du courage il sort une BIERE de sa poche, la boit cul-sec, fait un Ă©norme rot et dĂ©cide de la JETER par terre. Il sort alors son EPEE, et se met Ă COURIR ! Il trĂ©buche sur une PIERRE, tombe par terre et un Ă©norme POIDS de 100000KG (comme dans les cartoon) lui tombe dessus et lâaplatit comme une crĂȘpe. Il sort le bras de sous le poids et le pique avec une AIGUILLE. Le poids se dĂ©gonfle comme une ballon, part dans le ciel et se transforme en NUAGE.
Prenez le temps de bien imaginer cette scĂšne dans votre tĂȘte 3 fois.
Quand il s’agit d’apprendre consciemment, soyez spontanĂ©s face Ă l’information, lorsque vous crĂ©ez vos associations, imprĂ©gnez les d’Ă©motions (on retient principalement ce qui nous fait rire, les choses graveleuses, ainsi que les charges Ă©motionnelles fortes). Parfois on voit quelque chose et ça nous fait penser Ă autre chose qui semble n’avoir aucun rapport et pourtant notre inconscient a fait cette connexion solide. Ensuite, combinez les sens le plus possible, crĂ©ez vos propres combinaisons.
Voici quelques exemples d’associations personnelles :
ă: Me fait penser au ventre d’une copine qui me dirait qu’elle est enceinte de 9 mois « Wa ! »
ă: c’est le son que j’ai fait la premiĂšre fois que j’ai vu ce hiragana « Wo ! »
ă : c’est le petit dragon de Mulan, Mushu
- La conjugaison d’un verbe au prĂ©sent poli : forme en âăŸăâ : ça me fait penser à « masse » et c’est gentil quand on me masse. Exemple :ăăčă â ăăčăŸă
- La conjugaison nĂ©gative du prĂ©sent poli : forme en âăŸăăâ : quand on me masse avec haine c’est non ! Exemple : ăăčă â ăăčăŸăă
- La conjugaison d’un verbe Ă la forme passĂ©e polie : forme en âăŸăăâ : « ma shita » shita est le singe de Tarzan et le singe est le passĂ© de l’homme (son ancĂȘtre). Exemple : ăăčă â ăăčăŸăă
ăăăăă : Neuf/Nouveau : la prononciation que me fait penser à « Ah t’as rachetĂ© ? », sous entendu rachetĂ© un truc nouveau, neuf.
äŒăă : se reposer : l’homme contre un arbre, protĂ©gĂ© par un dragon peut se reposer.
Mes exemples semblent n’avoir aucun sens pour vous ? C’est normal puisque ce sont des associations personnelles qui me parlent Ă moi. Elles fonctionnent pour moi justement pour cette raison. Elle sont empreintes de ma spontanĂ©itĂ© et de mon imagination mĂȘlĂ©e Ă mes Ă©motions et ma logique. C’est Ă©galement pour cela que lors de la vidĂ©os des Kanas, certains exemples vous auront plut et d’autres moins.
Pour mettre de la satisfaction, et associer le visuel, l’auditif et le kinesthĂ©sique, je mâentraĂźnais Ă Ă©crire les noms des techniques d’AĂŻkido en Hiragana, puis je les lisais Ă haute voix.
Une autre forme de cet exercice peut ĂȘtre d’Ă©crire le nom de vos hĂ©ros d’animĂ©s et mangas prĂ©fĂ©rĂ©s en Hiragana et le nom de vos proches en Katakana. Bien dissocier les choses Japonaises en Hiragana et les choses Ă©trangĂšres en Katakana permettra Ă votre inconscient de comprendre cette diffĂ©rence et facilitera grandement votre apprentissage et vos associations.
Amusez vous, soyez spontanĂ©s et ces associations se construiront de plus en plus naturellement Ă force de le faire. C’est un peu comme si vous appreniez Ă votre cerveau conscient une nouvelle maniĂšre de fonctionner. Soyez patients avec vous-mĂȘme si cela demande un travail rĂ©el au dĂ©but. Ce sont les fondations de votre apprentissage que vous posez lĂ . Comme le dit mon professeur d’AĂŻkido, « on ne comprend rĂ©ellement que ce que l’on dĂ©couvre », en dĂ©couvrant vos propres associations, vous les comprendrez et donc les assimilerez.
Vous souvenez vous de ce qui arrive Ă Bob l’Ă©ponge dans l’histoire de tout Ă l’heure. Reconstituez chaque Ă©tape de l’histoire dans votre tĂȘte. Vous souvenez vous des 10 mots de la liste ?
- Si oui : fĂ©licitations, vous venez d’expĂ©rimenter l’efficacitĂ© de tout ce dont nous venons de discuter !
- Si vous avez une partie de l’histoire et des mots, il y en a probablement plus que tout Ă l’heure : FĂ©licitations, vous venez d’accroĂźtre votre capacitĂ© de mĂ©morisation, et ce n’est que le dĂ©but !
- Si vous n’avez rien retenu de l’histoire et des mots alors que vous avez rĂ©ellement fait l’effort d’imaginer trois fois : FĂ©licitations, vous venez de constater que les associations doivent ĂȘtre les vĂŽtres pour que cela fonctionne pour vous !
Reprenons une liste et faites maintenant vos propres associations :
Herbe, voiture, forĂȘt, feu, oiseau, maison, trompette, peinture, crayon, armoire
Amusez vous Ă crĂ©er vos associations spontanĂ©es, sensorielles, Ă©motionnelles, logique. Et rendez vous compte Ă quel point c’est efficace et facile. A quel point VOUS ĂTES CAPABLE. Il ne vous suffit de jouer la scĂšne que quelques fois dans votre tĂȘte. Il vous suffira ensuite de vous le remĂ©morer de temps en temps dans les jours Ă venir pour qu’elle s’ancrent parfaitement en vous et devienne un souvenir auquel vous pourrez avoir accĂšs dĂšs que vous le dĂ©sirez.
ThĂ©oriquement, en l’espace de ces quelques pages, vous avez Ă©tĂ© capable de retenir entre 10 et 20 informations brutes. Le tout en les regroupant en 1 Ă 2 sections.
Ainsi seront les deux derniers conseils de ces lignes :
Il est plus facile de retenir des informations brutes en les regroupant entre elles. Comme nous l’avons vu tout Ă l’heure, il est plus facile de retenir une histoire cohĂ©rente comprenant les 10 mots, plutĂŽt que les 10 mots dissociĂ©s les uns des autres. Appliquons cela Ă un Kanji. Par exemple :
è» : Kuruma / Sha : La voiture
Je pars de la forme du Kanji qui, je trouve, ressemble Ă une voiture vue de haut. J’apprends son nom « Kuruma » comme si c’Ă©tait le nom d’un pokĂ©mon nouveau que je dĂ©couvre, ou encore d’un nouvel ami que je rencontre. Et je l’associe Ă un « kanji composĂ© » oĂč l’on trouve l’autre prononciation :
è»èŒȘ : Sha-rin : la roue de voiture
Cela peut sembler demander plus de travail en amont, mais facilite tout ce qui en découle ensuite. Encore une fois, des fondations solides offrent une maison inébranlable.
La toute derniĂšre chose concerne le rappel : Nous avons tous des petits moments de latence dans nos journĂ©es. Que se soit sous la douche, avant de dormir, en buvant notre cafĂ©, etc… Ou au lieu de scroller sur Facebook, Tweeter ou Instagram… Prenez, dans les jours qui suivent, quelques secondes pour effectuer des rappels sur les informations que vous avez assimilĂ©es, vous verrez qu’il vous suffira de trĂšs peu de fois pour que ce soit parfaitement ancrĂ© en vous. Le cerveau est un muscle et en procĂ©dant ainsi pour l’entraĂźner Ă mĂ©moriser de mieux en mieux et de plus en plus vite. Ce n’est qu’une question de temps pour que cela devienne complĂštement naturel pour vous et aussi simple que marcher, lire ou Ă©crire.
Si par le plus grand des hasards la mise en pratique de ce que vous avez lu ici vous intĂ©resse mais vous apparaĂźt encore difficile pour une raison ou une autre, alors vous pouvez me contacter et nous verrons ensemble pour dĂ©bloquer la situation afin que vous soyez vous aussi capable de crĂ©er facilement vos techniques d’apprentissage sur mesure.
Avant de nous quitter, prenez un dernier moment :
De combien d’associations lues dans ces pages vous souvenez vous ?
PlutĂŽt cool non ?
Alors…
ăăă°ăŁăŠăă ăă !
Auteur : Elhanna
merci pour ces conseils, du coup, en plus d’avoir retenu une liste de mots, j’ai appris de nouveaux kanji(s) ahah
De bons conseils. Merci Elhanna.
Article trĂšs intĂ©ressant. Merci Elhanna đ
Un trĂšs grand merci pour ce texte bonus sur la mĂ©morisation ! Je me suis reconnue dans la description de l’arrivĂ©e sur Discord, et sur la perte de motivation que cela pouvait engendrer face aux capacitĂ©s des autres participants. Mais cet article me redonne confiance, et me donne Ă©galement des clĂ©s pour la mĂ©morisation (notamment avec les associations). Bien jouĂ© !
TrÚs intéressant !